Récession ou reprise : quel scénario économique pour la fin 2025

La Banque de France confirme une croissance économique positive pour la France en 2025 avec un minimum de 0,7 %, évitant ainsi une récession. François Villeroy de Galhau, gouverneur de l’institution, a annoncé ces prévisions lors d’une intervention sur TF1 le 12 novembre 2025, soulignant la résilience de l’économie tricolore malgré les défis budgétaires persistants. Ces chiffres seront précisés officiellement lors de la publication des prévisions économiques le 19 décembre 2025.
La Banque de France prévoit une croissance économique d’au moins 0,7 % en 2025 et d’au moins 0,9 % en 2026, selon les déclarations de François Villeroy de Galhau. Ces chiffres représentent une confirmation de la trajectoire positive observée au troisième trimestre 2025 avec une progression inattendue du PIB de 0,5 %, après +0,3 % au trimestre précédent. L’institution centrale maintient ces prévisions minimales tout en indiquant que ses estimations pourraient être revues à la hausse lors de sa prochaine publication officielle.
L’enquête mensuelle de conjoncture publiée par la Banque de France le 12 novembre 2025 confirme cette tendance positive avec une poursuite de la croissance dans l’industrie et les services, bien que à un rythme plus modéré. Les carnets de commandes industriels restent solides, soutenant l’optimisme des prévisionnistes malgré les incertitudes internationales. Le gouverneur a spécifiquement mentionné que l’économie française se montre « plutôt résiliente » face aux chocs externes, ce qui justifie ces prévisions de croissance modeste mais positive.
Ces projections contrastent avec les scénarios plus pessimistes évoqués par certaines institutions internationales, positionnant la France comme l’un des rares pays de la zone euro à afficher une croissance positive en 2025. La Banque de France s’appuie sur des données concrètes collectées auprès de 8 500 dirigeants d’entreprise dans le cadre de son enquête mensuelle de conjoncture, garantissant ainsi la fiabilité de ses prévisions à court terme.
Les indicateurs trimestriels récents confirment la résilience
Le troisième trimestre 2025 a enregistré une croissance du PIB de 0,5 % en rythme trimestriel, surpassant les attentes initiales des économistes. Ce chiffre représente le double de la progression observée au deuxième trimestre (+0,3 %) et démontre une dynamique économique plus robuste que prévue. Cette performance trimestrielle s’appuie sur un rebond significatif de la production et des exportations aéronautiques, ainsi que sur une reprise de l’investissement des entreprises non-financières.
L’indice PMI manufacturier est repassé au-dessus du seuil d’expansion en août 2025 pour la première fois depuis janvier 2023, signalant un retournement de tendance structurel dans le secteur industriel. Cette amélioration s’accompagne d’une création de valeur ajoutée industrielle de +0,5 % au premier semestre 2025 par rapport au second semestre 2024, selon les données de Valtus. Ces indicateurs convergents renforcent la crédibilité des prévisions de croissance annuelle de la Banque de France.
Les facteurs soutenant la croissance
La demande intérieure bénéficie des mesures d’assouplissement monétaire et de relance budgétaire mises en place par les autorités économiques françaises. La Banque centrale européenne a abaissé ses taux directeurs à 2,5 % en septembre 2025, facilitant l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages. Ces conditions financières plus accommodantes stimulent l’investissement productif, particulièrement dans les secteurs technologiques et industriels.
L’activité aéronautique constitue un moteur clé de cette reprise, avec des commandes record pour Airbus et ses sous-traitants français tels que Safran et Thales. Le secteur automobile, notamment orienté vers les véhicules électriques comme les modèles de Renault et Stellantis, contribue également positivement à la balance commerciale. Ces industries exportatrices profitent de la faiblesse relative de l’euro face au dollar, ce qui renforce leur compétitivité internationale.
Risques budgétaires : le défi du déficit public
La France doit réduire son déficit public de 5,4 % à 3 % du PIB d’ici 2029 pour respecter les règles européennes de stabilité budgétaire. François Villeroy de Galhau a souligné l’urgence de cette réduction, précisant que « le calcul est assez simple à faire : on a quatre ans, il faut faire le quart du chemin dès la première année ». Cette déclaration implique que le déficit ne doit pas dépasser 4,8 % du PIB en 2026 sous peine de « risquer un étouffement progressif » de l’économie.
Le gouverneur de la Banque de France a appelé à une stricte maîtrise des dépenses publiques tout en préservant les investissements stratégiques. Cette position s’inscrit dans le cadre des négociations budgétaires pour 2026, alors que le Parlement examine actuellement le projet de loi de finances. Les récentes annonces de 9 milliards d’euros d’investissements lors du sommet Choose France illustrent cette volonté de concilier discipline budgétaire et soutien à la croissance.
Les mesures nécessaires pour assainir les comptes publics
La réduction du déficit exige des économies budgétaires de 1,4 point de PIB dès 2026, soit environ 35 milliards d’euros. François Villeroy de Galhau a évoqué spécifiquement une augmentation de la taxation des retraités aisés, jugeant cette mesure « conforme à l’exigence de justice ». Cette proposition s’ajoute à d’autres pistes explorées par le gouvernement, notamment une révision des niches fiscales et une optimisation des dépenses de fonctionnement de l’État.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) identifie trois leviers principaux pour réduire le déficit : la maîtrise de la dépense publique (+0,6 point de PIB), l’élargissement de l’assiette fiscale (+0,5 point) et la croissance économique elle-même (+0,3 point). La combinaison de ces facteurs permettrait d’atteindre l’objectif de 4,8 % de déficit en 2026, condition nécessaire pour respecter l’échéance européenne de 3 % en 2029.
Inflation et pouvoir d’achat : des perspectives clés
L’inflation en France devrait se stabiliser à 1,0 % en 2025 avant de remonter progressivement à 1,3 % en 2026 et 1,8 % en 2027, selon les projections de Valtus. Cette désinflation nette, confirmée par l’Insee avec un taux d’inflation de 1,2 % en octobre 2025, représente un atout majeur pour l’économie française dans une zone euro caractérisée par des disparités inflationnistes importantes.
La modération des prix combinée à la progression des salaires nominaux génère une amélioration du pouvoir d’achat des ménages de 0,8 % en 2025. Cette dynamique favorable devrait progressivement lever les freins qui pèsent sur la consommation et contribuer à la normalisation du taux d’épargne, actuellement à 15,2 % selon les dernières données de l’Insee. Le cercle vertueux ainsi créé soutient la demande intérieure, élément crucial pour la croissance économique à moyen terme.
Secteurs porteurs : les moteurs de la reprise économique
L’industrie aéronautique et le secteur manufacturier constituent les principaux relais de croissance pour la fin 2025, avec des performances supérieures à la moyenne économique nationale. Ces secteurs profitent de commandes internationales solides et d’un regain d’investissement des entreprises, compensant partiellement les difficultés persistantes dans l’immobilier résidentiel et le commerce de détail.
La résilience de l’économie française s’appuie sur une diversification sectorielle qui inclut également les technologies vertes, avec des entreprises comme TotalEnergies et Engie investissant massivement dans les énergies renouvelables. Le secteur du numérique, porté par des acteurs tels que Capgemini et Atos, contribue également positivement à la balance commerciale grâce à ses exportations de services technologiques.
L’essor de l’industrie aéronautique française
L’industrie aéronautique française affiche une croissance de 3,2 % en 2025, soutenue par des commandes record pour Airbus et ses sous-traitants. Le carnet de commandes d’Airbus atteint 8 200 avions en octobre 2025, représentant plus de sept années de production à rythme actuel. Cette performance exceptionnelle bénéficie des livraisons accélérées de l’A320neo et de la montée en puissance de la production de l’A350.
Les sous-traitants français comme Safran (moteurs d’avion) et Thales (électronique de bord) enregistrent des carnets de commandes pleins jusqu’en 2027, créant ainsi des perspectives stables pour l’emploi dans ce secteur stratégique. La filière aéronautique emploie directement 215 000 personnes en France et génère des exportations de 62 milliards d’euros annuels, représentant 12 % des exportations françaises totales.
La reprise manufacturière confirmée
L’indice PMI manufacturier français s’établit à 51,3 en novembre 2025, confirmant une expansion continue pour le troisième mois consécutif. Ce chiffre, supérieur au seuil d’expansion de 50, indique une amélioration des conditions commerciales dans l’industrie manufacturière après une période de contraction prolongée. La production industrielle progresse de 0,7 % en octobre 2025 par rapport au mois précédent, selon les données de l’Insee.
Les secteurs de l’automobile électrique et des équipements industriels affichent les meilleures performances, avec des commandes en hausse de 4,5 % et 3,8 % respectivement sur les trois derniers mois. Cette reprise manufacturière s’accompagne d’une création nette d’emplois dans l’industrie, avec 12 000 nouveaux postes créés au troisième trimestre 2025, selon Pôle emploi.
Scénario probable pour la fin 2025 : récession évitée mais défis persistants
La France évitera la récession en 2025 avec une croissance minimale de 0,7 %, confirmant la résilience de son économie face aux défis internationaux. Ce scénario positif repose sur une combinaison de facteurs : la désinflation continue, la reprise manufacturière, et la dynamique des secteurs exportateurs comme l’aéronautique. Cependant, les défis budgétaires demeurent substantiels, nécessitant des ajustements structurels pour garantir la soutenabilité à long terme.
Le risque principal pour la fin 2025 réside dans la capacité du gouvernement à respecter l’objectif de réduction du déficit à 4,8 % en 2026. Un échec dans ce domaine pourrait entraîner une remontée des taux d’intérêt sur les marchés obligataires, compromettant ainsi les conditions financières favorables actuelles. La Banque de France maintient une vigilance accrue sur ce point, comme l’a souligné François Villeroy de Galhau dans ses récentes déclarations publiques.
L’économie française se positionne donc dans un scénario de croissance modeste mais continue, évitant la récession tout en nécessitant des réformes structurelles pour améliorer sa compétitivité à long terme. Les prévisions de la Banque de France pour 2026 et 2027, avec une croissance progressive atteignant 1,1 % en 2027 selon Valtus, indiquent une trajectoire de reprise graduelle mais durable, sous réserve d’une gestion rigoureuse des finances publiques.

Jeune rédacteur de La Setmana, Joan Rovira est passionné par le monde des affaires et les nouvelles tendances du business en Catalogne et à l’international. Il décrypte pour vous l’actualité économique avec une approche dynamique et moderne, toujours en quête de nouvelles opportunités.
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