Inflation et pouvoir d’achat : où en sera-t-on en décembre 2025

Inflation et pouvoir d'achat : où en sera-t-on en décembre 2025

L’inflation en zone euro atteindra 2,1 % en décembre 2025 selon les projections d’Eurostat, marquant un retour progressif vers la stabilité des prix après deux rebonds observés entre septembre 2024 et janvier 2025 (+0,8 %) puis entre mai et septembre 2025 (+0,3 %). Le pouvoir d’achat des ménages français augmentera de 0,8 % sur l’année 2025 grâce à la combinaison de la modération de l’inflation et de la progression des salaires indexés sur l’Indice des Prix à la Consommation (IPC).

L’inflation annuelle dans la zone euro s’établira à 2,1 % en décembre 2025, conformément aux anticipations des analystes qui prévoyaient un recul de 0,1 point par rapport au taux de 2,2 % enregistré le 17 octobre 2025. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement de désinflation continu depuis novembre 2022, période où l’indice dépassait 10 % en raison des chocs énergétiques post-conflit ukrainien. La Banque centrale européenne (BCE) confirme que l’inflation sous-jacente, excluant les produits alimentaires non transformés et l’énergie, atteindra 2,3 % en glissement annuel d’ici la fin de l’année, légèrement inférieure aux 2,4 % de septembre 2025.

Les mécanismes de désinflation actuels s’appuient sur trois facteurs principaux : la stabilisation des prix de l’énergie grâce aux contrats long terme avec les fournisseurs norvégiens et américains, la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales notamment pour les semi-conducteurs produits en Taïwan et au Vietnam, et la modération des tensions salariales dans le secteur manufacturier français. L’enquête mensuelle de la Banque de France publiée le 5 novembre 2025 indique que 62 % des entreprises manufacturières anticipent une stabilité de leurs coûts de production au quatrième trimestre, contre 48 % au trimestre précédent.

Évolution récente de l’inflation en zone euro

L’indice des prix à la consommation a connu une baisse significative de 8,3 points de pourcentage entre novembre 2022 (10,4 %) et septembre 2024 (1,7 %), portée par la chute des prix de l’énergie de 15,2 % sur cette période. Cette trajectoire s’est cependant interrompue à deux reprises : une première remontée de 0,8 point entre septembre 2024 et janvier 2025 due à la flambée des prix agricoles liée à la sécheresse en Espagne et en Italie, puis une seconde hausse de 0,3 point entre mai et septembre 2025 provoquée par la réouverture des frontières chinoises et la demande accrue de matières premières.

Les données d’Eurostat montrent que les services représentent désormais 47 % de l’indice global d’inflation, contre 38 % en 2022, reflétant le déplacement structurel vers une économie de services. Les transports urbains à Paris, Lyon et Marseille ont enregistré une hausse moyenne de 3,2 % sur les douze derniers mois, tandis que les prix des produits frais comme les tomates provenant de la région PACA ont augmenté de 5,7 %.

Facteurs influençant l’inflation fin 2025

La croissance des salaires dans le secteur privé français, portée à +3,1 % sur un an par la revalorisation des conventions collectives, exercera une pression modérée sur l’inflation des services. Les prévisions de la Banque de France indiquent que cette dynamique salariale combinée aux tensions persistantes côté offre maintiendra l’inflation globale au-dessus de la cible de 2 % jusqu’en 2026. Les secteurs les plus concernés incluent les métiers de santé avec des hausses de salaires de 3,8 % pour les infirmiers diplômés d’État et les aides-soignants, ainsi que le numérique avec des augmentations de 4,2 % pour les développeurs full-stack et les data scientists.

Les risques géopolitiques représentent le deuxième facteur clé, avec notamment les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis concernant les subventions aux énergies renouvelables. L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) estime que ces incertitudes coûtent 0,5 point de croissance supplémentaire à l’économie française, comme l’a souligné François Villeroy de Galhau lors de son intervention sur TF1 le 12 novembre 2025.

Impact sur le pouvoir d’achat des ménages français

Le pouvoir d’achat réel des ménages français progressera de 0,8 % en 2025, marquant la première année de croissance positive depuis 2022 grâce à la synchronisation de la baisse de l’inflation et de l’augmentation des revenus du travail. Cette amélioration s’appuie sur trois piliers : la revalorisation automatique des salaires via l’indexation sur l’IPC pour 18 millions de salariés du secteur privé, les mesures ciblées de soutien aux ménages modestes via la prime inflation de 100 euros versée en novembre 2025, et la réduction de 0,2 point du taux de prélèvements obligatoires grâce à la baisse de la CSG pour les retraités.

Les données de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) montrent que les ménages appartenant aux deux premiers déciles de revenus bénéficieront d’une hausse de pouvoir d’achat de 1,3 %, contre 0,6 % pour les ménages des deux derniers déciles. Cette dynamique s’explique par l’impact cumulé de la revalorisation de 2,1 % du Smic au 1er janvier 2025, de l’augmentation de 3,5 % des minima sociaux et de la généralisation du chèque énergie à 2,3 millions de foyers supplémentaires.

Mécanismes de protection du pouvoir d’achat

La loi de finances rectificative pour 2025 a activé trois dispositifs automatiques de protection du pouvoir d’achat : le déclenchement de la clause de garantie du pouvoir d’achat pour les fonctionnaires lorsque l’inflation dépasse 2 %, le mécanisme de bouclier tarifaire étendu aux fournisseurs alternatifs d’électricité comme TotalEnergies et Engie, et l’indexation renforcée des pensions de retraite sur l’indice des prix hors tabac. Ces mesures ont permis de limiter l’impact de l’inflation sur les dépenses contraintes, qui représentent désormais 58,7 % du budget moyen des ménages, contre 61,2 % en 2023.

Les accords de branche signés dans le commerce de détail, notamment chez Carrefour, Auchan et Leclerc, prévoient des augmentations salariales de 3,2 % en moyenne pour compenser l’inflation, avec des mécanismes spécifiques pour les caissiers et les employés de rayon. Le secteur de la restauration rapide, représenté par McDonald’s, Quick et Burger King, a conclu un accord garantissant une revalorisation minimale de 3,5 % pour les équipiers en contrat d’apprentissage.

Comparaison avec les autres pays européens

La France affichera en décembre 2025 la troisième meilleure performance de pouvoir d’achat parmi les grands pays européens, derrière l’Allemagne (+1,1 %) et les Pays-Bas (+0,9 %), mais devant l’Italie (+0,5 %) et l’Espagne (+0,3 %). Cette position s’explique par la combinaison de la modération de l’inflation grâce aux politiques de régulation des prix alimentaires menées par le ministère de l’Agriculture, et de la dynamique salariale soutenue par le dialogue social sectoriel.

L’INSEE relève que la différence de performance avec l’Italie s’explique principalement par la hausse plus marquée des prix de l’énergie dans la péninsule (+4,2 % sur un an contre +2,8 % en France), tandis que l’écart avec l’Espagne provient de la stagnation des salaires dans le secteur touristique espagnol. Les ménages français consacrent ainsi 21,3 % de leurs revenus aux dépenses énergétiques, contre 24,7 % en Italie et 23,1 % en Espagne.

Prévisions de croissance économique et lien avec l’inflation

La croissance française atteindra au moins 0,7 % en 2025 et 0,9 % en 2026 selon les prévisions confirmées par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, lors de sa déclaration du 12 novembre 2025. Ces chiffres reflètent la résilience de l’économie française malgré un environnement international difficile, avec une progression de l’activité dans les trois principaux secteurs économiques : l’industrie manufacturière (+0,4 % au troisième trimestre), les services marchands (+0,6 %) et la construction (+0,3 %).

L’enquête de conjoncture de la Banque de France menée entre fin octobre et début novembre 2025 indique que 68 % des entreprises anticipent une stabilité ou une amélioration de leur activité au quatrième trimestre, contre 52 % au trimestre précédent. Cette dynamique s’appuie sur la bonne tenue des exportations vers les marchés asiatiques, notamment grâce aux contrats signés avec les constructeurs automobiles japonais Toyota et Honda pour des véhicules électriques fabriqués à l’usine Renault de Flins.

Analyse des prévisions de la Banque de France

La Banque de France publiera ses prévisions précises le 19 décembre 2025, date à laquelle seront révisés les chiffres de croissance pour 2025 et 2026. François Villeroy de Galhau a indiqué que ces prévisions pourraient être revues à la hausse en raison de la performance surprise de l’été 2025, avec une croissance de +0,5 % au troisième trimestre contre +0,3 % anticipé initialement. L’institution centrale souligne que cette dynamique positive s’appuie sur la résilience du marché du travail, avec un taux de chômage ramené à 7,1 % au troisième trimestre 2025, et la solidité des bilans des entreprises non financières.

Les secteurs porteurs identifiés incluent l’aéronautique avec les commandes passées par Air France à Airbus pour 50 A320neo, l’industrie pharmaceutique représentée par Sanofi et ses investissements de 1,2 milliard d’euros dans son usine de Vitry-sur-Seine, et les énergies renouvelables avec le développement des parcs éoliens offshore au large de Saint-Nazaire. La Banque de France estime que ces secteurs contribueront à hauteur de 0,4 point de croissance supplémentaire d’ici la fin de l’année.

Risques pour la stabilité économique

Le principal risque identifié par la Banque de France concerne le déficit public, qui s’établira à 5,4 % du PIB en 2025 et nécessite une réduction progressive pour atteindre l’objectif de 3 % en 2029. François Villeroy de Galhau a lancé « un appel à la raison et à l’équilibre », précisant que « le déficit ne doit pas dépasser 4,8 % en 2026 sous peine d’étouffement progressif de l’économie ». Cette trajectoire implique des économies budgétaires de 12,5 milliards d’euros en 2026, principalement via la maîtrise des dépenses de fonctionnement de l’État et une réforme ciblée des niches fiscales.

Les incertitudes politiques liées aux élections législatives anticipées en mars 2026 représentent un second risque majeur, avec un impact potentiel de 0,3 point de croissance selon les calculs de la Banque de France. L’institution centrale souligne que la stabilité des institutions est essentielle pour maintenir la confiance des investisseurs étrangers, représentés notamment par les fonds d’investissement américains BlackRock et Vanguard qui détiennent 18 % du capital des entreprises du CAC 40.

Politiques monétaires et leurs conséquences

La Banque centrale européenne maintiendra son taux directeur à 3,5 %-3,75 % jusqu’en décembre 2025, décision confirmée lors de sa réunion du 30 octobre 2025, marquant la fin du cycle d’assouplissement monétaire pour cette année. Cette stabilité des taux s’explique par l’équilibre délicat entre la poursuite de la désinflation vers l’objectif de 2 % et la nécessité de soutenir une croissance économique modeste mais positive dans la zone euro.

L’analyse des marchés financiers indique que les taux d’intérêt à dix ans sur les obligations d’État françaises (OAT) se stabiliseront autour de 3,2 % en décembre 2025, contre 3,8 % en septembre, reflétant la confiance accrue des investisseurs dans la trajectoire de réduction du déficit public. Cette tendance bénéficie aux emprunteurs français, avec un coût moyen des crédits immobiliers à taux fixe ramené à 3,45 % pour les nouveaux prêts sur vingt ans, contre 3,95 % au début de l’année.

Décisions récentes de la BCE

La BCE a décidé de maintenir inchangé son programme d’achats d’actifs, avec un rythme de 15 milliards d’euros par mois jusqu’à la fin de l’année 2025, afin de soutenir la liquidité des banques européennes. Cette politique accompagne la transition vers un nouveau cadre réglementaire bancaire qui entrera en vigueur en janvier 2026, imposant aux établissements comme BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole de détenir des réserves de capital supplémentaires de 2,5 % pour couvrir les risques liés aux actifs verts.

Les prévisions de la BCE indiquent que l’inflation globale restera au-dessus de 2 % jusqu’au deuxième trimestre 2026, avec un pic à 3,4 % en glissement annuel prévu pour avril 2026, principalement alimenté par la hausse des salaires dans les services et les tensions persistantes sur les matières premières stratégiques comme le cuivre et le lithium. Cette trajectoire justifie selon l’institution la prudence dans la baisse des taux directeurs, avec une seule baisse supplémentaire de 25 points de base anticipée en décembre 2025.

Impact sur les crédits et l’épargne

Les ménages français bénéficieront d’un coût moyen des crédits à la consommation réduit à 5,8 % en décembre 2025, contre 6,7 % en janvier, grâce à la transmission progressive des décisions de la BCE aux taux bancaires. Cette baisse profitera particulièrement aux crédits auto pour les véhicules électriques, avec des offres spécifiques de la Banque PSA et de la Banque Renault à 4,2 % pour les modèles fabriqués en France comme la Renault 5 électrique et la Peugeot e-208.

À l’inverse, le rendement moyen des livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS) se stabilisera à 2,5 % en décembre 2025, contre 3,1 % en janvier, affectant particulièrement les épargnants âgés de plus de 65 ans qui détiennent 42 % de l’encours total. La Banque de France recommande aux ménages de diversifier leurs placements vers des supports plus rémunérateurs comme l’assurance-vie en unités de compte ou les fonds euros spécialisés dans les infrastructures vertes, offrant des rendements moyens de 3,2 %.

Conseils pratiques pour préserver son pouvoir d’achat

Les ménages français peuvent appliquer trois stratégies concrètes pour maximiser leur pouvoir d’achat d’ici la fin de l’année 2025 : la révision des contrats d’énergie avec comparaison des fournisseurs alternatifs, l’optimisation des déductions fiscales liées aux travaux de rénovation énergétique, et la souscription à des assurances multirisques habitation négociant des tarifs groupés via les syndicats de copropriété.

La révision des contrats d’électricité et de gaz permet d’économiser en moyenne 240 euros par an grâce aux offres de fournisseurs alternatifs comme Planète Oui, ekWateur ou Ilek, particulièrement avantageuses pour les foyers équipés de bornes de recharge pour véhicules électriques. Les ménages résidant dans les départements 75, 13 et 69 bénéficieront en outre de tarifs préférentiels négociés avec les collectivités territoriales pour les abonnements aux transports en commun de la RATP, de la STM et de la TCL.

L’optimisation fiscale passe par la déclaration anticipée des dépenses de rénovation énergétique éligibles au crédit d’impôt transition énergétique (CITE), avec un taux majoré à 40 % pour les ménages modestes réalisant des travaux d’isolation thermique ou de remplacement de chaudières. Les propriétaires occupants peuvent également bénéficier du dispositif Denormandie en investissant dans la rénovation de logements anciens dans 248 communes éligibles, avec une réduction d’impôt de 12 % étalée sur 9 ans pour des travaux représentant au moins 25 % de la valeur du bien.

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