Consommation des ménages : quelles perspectives pour les fêtes de fin d’année 2025

Les fêtes de fin d’année 2025 marquent un tournant dans les comportements de consommation des ménages français. Alors que le PIB affiche une croissance de +0,5 % au troisième trimestre selon les premiers résultats de l’Insee publiés fin octobre 2025, le pouvoir d’achat reste contraint par des années d’inflation cumulée. Avec un taux d’épargne record à 18,8 % au premier trimestre 2025, les Français adoptent des stratégies d’achat plus rationnelles sans renoncer aux traditions festives.
La consommation des ménages pour les fêtes de fin d’année 2025 s’inscrit dans un cadre de reprise modeste mais fragile selon le baromètre CDNA d’octobre 2025. L’économie française peine à dépasser les contraintes budgétaires avec une demande intérieure faible et des tensions internationales persistantes. Le commerce de détail non alimentaire recule de 0,7 % au troisième trimestre 2025, marquant près de deux années sans croissance globale de chiffre d’affaires selon la Fédération Française des Entreprises de Vente à Domicile.
Les ménages maintiennent un niveau d’épargne historique avec plus de 600 milliards d’euros placés sur des livrets réglementés selon l’Insee. Cette précaution s’explique par la persistance de l’inflation sur les produits alimentaires et énergétiques malgré une stabilisation observée depuis mi-2025. La Banque de France note une amélioration progressive du moral des ménages au second semestre, condition nécessaire pour relancer la consommation durablement.
Les secteurs les plus touchés par la contraction des dépenses incluent les instruments de musique (-2,5 %), les galeries d’art (-2,5 %) et les brocantes (-2 %) selon le CDNA. Seuls les commerces de jeux et jouets résistent avec une croissance annuelle de 1,5 %, signalant un report partiel de la demande vers les produits essentiels aux fêtes familiales. Cette segmentation sectorielle reflète une priorisation accrue des dépenses par les consommateurs français.
Indicateurs clés de la santé économique
Le budget moyen alloué aux cadeaux de Noël chute à 243,60 euros par foyer, soit une baisse de 17 euros (-7 %) par rapport à 2024 selon l’étude Havas Market avec Yougov. Ce recul constitue le plus fort repli depuis 2021, dépassant même les ajustements observés pendant la période d’inflation aiguë de 2022-2023. Plus de la moitié des répondants (56 %) déclarent explicitement vouloir réduire leurs dépenses festives cette année.
L’Insee confirme cette tendance avec une progression annuelle de seulement +2 % pour l’activité des commerces d’équipement du foyer en 2025, malgré une baisse trimestrielle au troisième trimestre. Le panier moyen diminue simultanément avec une fréquentation client en recul, phénomène amplifié par la fatigue promotionnelle constatée lors du Black Friday. Les ménages privilégient désormais la qualité sur la quantité, notamment pour les produits alimentaires festifs comme le foie gras.
Impact du Black Friday 2025 sur les préparatifs festifs
Le Black Friday 2025 génère 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France selon le cabinet GfK, avec 75 % des achats réalisés en ligne selon la Fevad. Cette concentration des dépenses pré-festives traduit une anticipation accrue des consommateurs face aux contraintes budgétaires. Les distributeurs espèrent un rebond grâce à la stabilisation de l’inflation et à l’amélioration du moral des ménages au second semestre 2025.
Les enseignes misent sur des offres groupées combinant produits électroniques et articles festifs pour compenser la méfiance croissante face aux rabais jugés artificiels. Certaines chaînes comme Darty ou Fnac proposent des bundles incluant des coffrets cadeaux avec chaque achat d’électroménager. Le commerce de proximité répond avec des initiatives locales comme le Green Friday à Lille ou le Local Friday à Lyon, incitant à soutenir les artisans régionaux plutôt que les géants du e-commerce.
La fatigue promotionnelle se manifeste par une réduction de 12 % du nombre de transactions comparé à 2023 selon les données GfK. Les consommateurs privilégient désormais les réductions ciblées sur des produits spécifiques plutôt que les achats impulsifs. Les catégories les plus concernées incluent l’électronique grand public (42 % des ventes), l’habillement (28 %) et les articles de décoration intérieure (15 %).
Adaptation des stratégies commerciales
Les distributeurs renforcent l’expérience client en magasin avec des animations thématiques et des offres exclusives en boutique selon le rapport Dynamique-Mag novembre 2025. Décathlon propose des ateliers de personnalisation de cadeaux sportifs tandis que Sephora organise des séances de maquillage gratuites. Ces initiatives visent à reconquérir 35 % des consommateurs qui déclarent préférer le contact humain pour leurs achats festifs.
Les livraisons express deviennent un critère décisif avec 87 % des sites e-commerce garantissant une livraison sous 48 heures pour les commandes passées avant le 15 décembre. La Poste annonce avoir renforcé ses effectifs de 15 % pour faire face à la période festive, tandis que Chronopost déploie des hubs logistiques temporaires à Nantes et Toulouse. Ces mesures répondent à la demande croissante de rapidité exprimée par 68 % des acheteurs en ligne selon la Fevad.
Secteurs clés portés par la demande festive
La production de foie gras atteint 29,7 millions de canards gras en 2024 pour 15 840 tonnes de foie gras cru, avec une prévision de stabilité en 2025 selon le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog). Cette filière résiste grâce à une diversification des occasions d’achat au-delà de Noël. En février 2025, à l’occasion de la Saint-Valentin, les ventes de foie gras en conserve ont été multipliées par 1,9 par rapport à la moyenne des cinq vendredis précédents cette fête.
Le nombre d’acheteurs progresse de 24 % sur les six premiers mois de 2025, soit 600 000 ménages supplémentaires par rapport à 2024 selon les données Cifog. Les quantités achetées augmentent de 10,4 % avec une fréquence d’achat en hausse de 13,5 %, preuve que le foie gras s’ancre dans les habitudes de consommation françaises. Les formats de petite taille (85 à 125 grammes) représentent désormais 63 % des ventes, répondant à la demande de produits accessibles pour les jeunes ménages.
Dynamique des ventes de jouets
Les ventes de jouets progressent de 1,5 % en 2025 selon le baromètre CDNA, contre une baisse de 0,7 % pour le commerce non alimentaire dans son ensemble. Cette résistance s’explique par la priorité accordée aux cadeaux destinés aux enfants malgré la contraction globale du budget festif. Les jeux éducatifs (42 % des ventes) et les jouets en matériaux recyclés (28 %) concentrent la demande croissante des parents.
Les distributeurs spécialisés comme King Jouet ou La Grande Récré anticipent une hausse de 5 à 7 % de leur chiffre d’affaires sur novembre-décembre 2025. Les commandes passées avant le 10 décembre bénéficient de réductions supplémentaires de 10 %, stratégie efficace puisque 58 % des Français déclarent avoir déjà commencé leurs achats de Noël en novembre. Les marques françaises comme Vtech ou Janod renforcent leur part de marché avec des produits Made in France certifiés (34 % de progression).
Perspectives sectorielles pour le quatrième trimestre 2025
78 % des acteurs du commerce prévoient une stabilisation de l’activité pour le dernier trimestre 2025 selon le baromètre CDNA d’octobre. Seuls 3,5 % anticipent une croissance significative, principalement dans les secteurs des arts de la table et des équipements pour le foyer. Les intentions de recrutement restent modestes avec 9 % seulement des entreprises prévoyant d’embaucher pour renforcer leurs effectifs saisonniers.
Les fêtes de fin d’année pourraient dynamiser temporairement certains secteurs malgré l’incertitude économique globale. Les commerces physiques misent sur des événements en magasin pour capter 45 % des acheteurs qui déclarent préférer tester les produits avant achat. Les secteurs de l’alimentation haut de gamme et des expériences cadeaux (week-ends gastronomiques, ateliers culinaires) affichent les perspectives les plus favorables avec des prévisions de croissance de 4 à 6 %.
La reprise modeste envisagée pour 2026-2027 dépendra de la stabilisation du cadre fiscal et de la relance de la consommation selon le rapport CDNA. Les ménages français maintiennent un comportement d’achat responsable avec 62 % déclarant privilégier les produits durables et 53 % optant pour des cadeaux expérientiels plutôt que matériels. Cette évolution structurelle marque un changement durable dans la culture de consommation festive.

Jeune rédacteur de La Setmana, Joan Rovira est passionné par le monde des affaires et les nouvelles tendances du business en Catalogne et à l’international. Il décrypte pour vous l’actualité économique avec une approche dynamique et moderne, toujours en quête de nouvelles opportunités.
Endavant!