Les banques centrales vont-elles modifier leurs taux d’intérêt d’ici fin 2025

La Banque Centrale Européenne (BCE) a entamé un cycle de baisse de ses taux directeurs depuis juin 2024, avec huit réductions successives totalisant 235 points de base. Les taux directeurs se situent actuellement à 2,15 % en novembre 2025 après avoir atteint un pic à 4,50 % en juillet 2024, marquant un retour vers des niveaux plus accommodants pour soutenir l’économie européenne.
La BCE maintiendra ses taux directeurs stables lors de sa réunion du 18 décembre 2025, dernière décision monétaire de l’année. Cette stabilité s’inscrit dans un contexte d’inflation maîtrisée à 0,9 % en France depuis février 2025, conforme à l’objectif de la BCE de stabiliser l’inflation autour de 2,0 %. Les huit baisses successives de taux depuis juin 2024, chacune de 25 points de base sauf une de 50 points en juin 2024, ont permis de réduire le taux principal de refinancement de 4,50 % à 2,15 %.
La BCE a cessé tout ajustement de ses taux directeurs depuis juillet 2025, comme l’atteste sa décision du 24 juillet de maintenir les taux stables. Cette pause intervient après que l’inflation sous-jacente ait atteint 2,1 % en 2025 selon les prévisions de la BCE, puis devrait baisser à 1,7 % en 2026. Les marchés obligataires européens reflètent cette stabilité avec un taux de l’OAT 10 ans stabilisé autour de 3,2 % depuis l’été 2025.
Les mécanismes de transmission monétaire fonctionnent correctement entre les taux directeurs de la BCE et les taux bancaires au détail. Cette efficacité explique pourquoi les taux de crédit immobilier ont reculé de 113 points de base en moins de deux ans, atteignant 3,08 % en août 2025 selon l’Observatoire CSA/Crédit Logement. Les banques commerciales ont intégré ces baisses de manière progressive, avec des délais variables selon leur modèle de refinancement.
Évolution des taux directeurs en 2025
La BCE a effectué quatre baisses de taux en 2025, chacune de 25 points de base, aux dates suivantes : 5 février, 12 mars, 23 avril et 11 juin. Ces décisions s’inscrivent dans une stratégie de normalisation monétaire après la période d’inflation élevée observée en 2023, où le taux d’inflation a atteint 6 % en France. La dernière modification des taux directeurs remonte au 11 juin 2025, date à laquelle le taux principal de refinancement est passé de 2,40 % à 2,15 %.
La réunion du 30 octobre 2025 a confirmé cette tendance à la stabilisation, avec un maintien des taux directeurs à 2,15 %. Cette décision contrastait avec celle de la Réserve fédérale américaine qui a baissé ses taux de 25 points de base le même jour. La BCE justifie cette prudence par la persistance d’incertitudes sur la trajectoire future de l’inflation dans la zone euro, malgré son recul significatif en France.
Les marchés anticipent désormais une période de stabilité prolongée des taux directeurs. Les opérateurs financiers intègrent dans leurs modèles une probabilité inférieure à 30 % d’une nouvelle baisse de taux d’ici la fin 2025, contre plus de 70 % au début de l’année. Cette évolution des anticipations reflète la confiance accrue dans la capacité de la BCE à maintenir l’inflation sous contrôle.
Perspectives pour la fin 2025
Aucune modification des taux directeurs n’est prévue entre juillet et décembre 2025, dernière période de l’année couverte par le calendrier des réunions de la BCE. La réunion du 18 décembre 2025 marquera probablement la fin du cycle de baisse entamé en juin 2024, avec des taux directeurs stabilisés à 2,15 %. Cette position s’appuie sur l’atteinte de l’objectif d’inflation à moyen terme, avec un taux d’inflation sous-jacente de 2,1 % en 2025 selon les prévisions de la BCE.
Les indicateurs économiques récents confirment cette orientation. Le PIB français a progressé de 0,7 % en 2025 selon les prévisions de la Banque de France, avec des perspectives de croissance modérée mais stable. La stabilité des prix s’accompagne d’un ralentissement contrôlé de l’activité économique, évitant ainsi un retour de l’inflation. Les marchés du travail restent solides avec un taux de chômage stabilisé à 7,2 % en zone euro.
La BCE privilégie désormais la prévisibilité dans sa communication monétaire. Son président, Christine Lagarde, a récemment déclaré que « la stabilité des taux directeurs est un répit, pas une garantie », soulignant la vigilance de l’institution face à d’éventuels chocs inflationnistes. Cette approche prudente explique pourquoi les banques commerciales maintiennent des marges de crédit stables, avec des taux immobiliers moyens à 3,05 % sur 20 ans en novembre 2025.
Calendrier des prochaines décisions
La prochaine réunion de la BCE aura lieu le 18 décembre 2025, dernière opportunité d’ajuster les taux directeurs avant 2026. Les analystes de MeilleursAgents et du Monde estiment à moins de 25 % la probabilité d’une nouvelle baisse de 25 points de base lors de cette réunion. Cette anticipation s’appuie sur la stabilisation de l’inflation à 0,9 % en France depuis février 2025, bien en dessous de l’objectif de 2,0 % de la BCE.
Le calendrier complet des réunions de la BCE pour 2026 comprend neuf dates : 5 février, 19 mars, 30 avril, 11 juin, 23 juillet, 10 septembre, 29 octobre et 17 décembre. Ces dates offrent suffisamment de flexibilité à la BCE pour ajuster sa politique monétaire en fonction de l’évolution de l’inflation et de la croissance économique. Les marchés anticipent désormais une période de stabilité prolongée, avec d’éventuelles hausses de taux en 2026 si l’inflation repartait à la hausse.
Les investisseurs surveillent particulièrement les indicateurs avancés de l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation. Ce chiffre, actuellement à 1,8 % en zone euro, déterminera la trajectoire future de la politique monétaire. Une remontée vers 2,0 % ou au-delà pourrait inciter la BCE à reprendre un cycle de hausse des taux directeurs dès le milieu de 2026.
Impact sur le crédit immobilier
Les taux de crédit immobilier se stabilisent autour de 3,05 % sur 20 ans en novembre 2025, selon les données de Meilleurtaux. Cette stabilisation s’inscrit dans un contexte de taux directeurs de la BCE maintenus à 2,15 % depuis juin 2025. Les meilleurs profils d’emprunteurs, caractérisés par des revenus stables, un faible taux d’endettement inférieur à 33 % et un apport personnel supérieur à 20 %, bénéficient de taux préférentiels allant de 2,90 % sur 15 ans à 3,20 % sur 25 ans.
Le baromètre CAFPI de juillet 2025 confirme cette tendance avec des taux moyens à 3,14 % sur 20 ans et 3,33 % sur 25 ans. Ces niveaux restent particulièrement compétitifs comparés à la période de crise de 2023, où les taux avaient atteint 3,50 % sur 20 ans. La détente des taux a permis une reprise modérée du marché immobilier, avec une augmentation de 4,2 % des transactions en 2025 selon les données de la Fédération Nationale des Agents Immobiliers.
Les banques ont intégré la stabilité des taux directeurs dans leurs politiques de crédit. Elles maintiennent des marges stables entre leurs coûts de refinancement et les taux qu’elles proposent aux emprunteurs. Cette approche prudente explique pourquoi les taux immobiliers ne sont pas retournés aux niveaux historiquement bas de 1 % observés avant 2015, mais reflètent désormais une réalité économique plus réaliste.
Taux immobiliers observés en novembre 2025
Les taux immobiliers moyens se situent à 3,04 % sur 10 ans, 3,12 % sur 15 ans, 3,20 % sur 20 ans et entre 3,30 et 3,40 % sur 25 ans en novembre 2025. Ces niveaux représentent une baisse de 113 points de base par rapport au pic de mai 2023, mais restent supérieurs de 100 points de base aux niveaux de 2021. Les banques appliquent désormais des critères de souscription plus stricts, avec une attention particulière portée au taux d’endettement maximal de 35 % et à la durée d’emprunt limitée à 25 ans pour la plupart des profils.
Les meilleurs taux observés par Pretto en novembre 2025 sont de 2,90 % sur 15 ans, 3,05 % sur 20 ans et 3,20 % sur 25 ans. Ces conditions favorables s’adressent principalement aux profils d’emprunteurs présentant un apport personnel supérieur à 25 %, des revenus stables depuis plus de trois ans et un historique de crédit irréprochable. Les banques comme Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale proposent régulièrement des offres promotionnelles ciblées sur ces profils qualifiés.
La stabilisation des taux immobiliers depuis mars 2025 a permis aux ménages de mieux anticiper leur capacité d’emprunt. Les simulations de crédit réalisées via les outils en ligne de Meilleurtaux ou de Pretto montrent que pour un emprunt de 250 000 euros sur 20 ans, la mensualité s’élève à 1 415 euros avec un taux à 3,05 %, contre 1 485 euros en mai 2023 avec un taux à 3,50 %. Cette différence de 70 euros par mois représente un gain significatif pour les futurs propriétaires.
Facteurs influençant les décisions de la BCE
La trajectoire future des taux directeurs dépend principalement de l’évolution de l’inflation sous-jacente et de la croissance économique en zone euro. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, s’établit à 1,8 % en novembre 2025, proche de l’objectif de 2,0 % de la BCE. La Banque de France prévoit une croissance du PIB de 0,7 % pour 2025, 0,9 % pour 2026 et 1,1 % pour 2027, des chiffres modestes mais stables qui soutiennent la politique monétaire accommodante.
Les marchés obligataires jouent un rôle crucial dans la transmission de la politique monétaire. Le taux de l’OAT 10 ans, indicateur clé pour les banques françaises, se maintient autour de 3,2 % depuis l’été 2025. Ce niveau stable permet aux établissements bancaires de fixer des taux de crédit immobilier prévisibles. Les analystes de Morningstar soulignent que « la BCE surveille de près l’écart entre les taux directeurs et les taux obligataires, car cet écart détermine l’efficacité de sa politique monétaire ».
L’incertitude politique constitue un facteur de risque pour la stabilité des taux. Les élections législatives anticipées en France pourraient perturber les anticipations des marchés financiers. La BCE reste particulièrement vigilante face à tout risque de remontée de l’inflation liée à des politiques budgétaires expansionnistes. Les décideurs monétaires privilégient désormais une approche graduelle et prévisible, évitant les surprises qui pourraient perturber les marchés.
Perspectives pour 2026
Les taux de crédit immobilier devraient évoluer entre 3,25 % et 3,50 % sur 20 ans en 2026, selon les projections de Pretto et de MeilleursAgents. Cette légère remontée s’expliquerait par une normalisation progressive des marchés de taux d’État et une possible augmentation des coûts de refinancement pour les banques. Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris II Panthéon-Assas, anticipe « un taux moyen à 3,11 % sur l’ensemble de 2025, et une clôture de l’année autour de 3,05 % ».
La BCE pourrait reprendre un cycle de hausse des taux directeurs dès le milieu de 2026 si l’inflation sous-jacente dépassait 2,0 % de manière durable. Cette hypothèse reste cependant minoritaire parmi les analystes, qui préfèrent tabler sur une période de stabilité prolongée. Les banques commerciales ont déjà intégré cette perspective dans leurs offres de crédit à long terme, avec des taux fixes proposés jusqu’en 2027.
Les emprunteurs potentiels doivent considérer que les conditions actuelles représentent un équilibre favorable entre taux d’intérêt abordables et prix de l’immobilier modérés. Une étude de MeilleursAgents indique que le prix moyen au mètre carré en France s’établit à 3 150 euros en novembre 2025, en baisse de 1,2 % par rapport à 2024. Cette légère correction des prix, combinée à des taux de crédit stables, améliore la capacité d’achat des ménages par rapport à la période 2021-2022.

Jeune rédacteur de La Setmana, Joan Rovira est passionné par le monde des affaires et les nouvelles tendances du business en Catalogne et à l’international. Il décrypte pour vous l’actualité économique avec une approche dynamique et moderne, toujours en quête de nouvelles opportunités.
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